Chauffeur de bus : une charge de travail insoupçonnée
Encore aujourd’hui, de nombreuses compagnies de transport en commun affichent aux arrêts desservis par leurs flottes des horaires précis à respecter le plus assidûment possible (pour les chauffeurs comme les passagers). La RATP a beau avoir aboli ce système depuis plusieurs années, les sociétés basées en banlieue ou dans les provinces doivent toutefois conserver ce genre de système, du fait du peu de bus à leur disposition et, parfois, de la faible densité de population des arrêts concernés.
Chaque retard nuit donc potentiellement à la réputation de la compagnie. Dans un tel dispositif, les conducteurs ont tout intérêt à respecter les heures prévues, qui peuvent demeurer les mêmes pendant plusieurs années. Ils doivent ainsi composer avec toutes sortes d’imprévus ou de problèmes rencontrés par les voyageurs ou causés par eux, en faisant en sorte de combler les retards dans la mesure du possible.
Les chauffeurs doivent également veiller à tout moment à la sécurité de leurs passagers, en particulier dans le cas de bus dépourvus de ceintures.
Depuis le 1er janvier 2022, les conducteurs d’autocar ont par ailleurs l’obligation de transmettre aux voyageurs un kit d’informations sur les règles de sécurité à bord, qu’ils doivent par conséquent s’efforcer de mémoriser et de maîtriser dans la mesure du possible.
Pour faire face à ce genre de difficultés potentielles, la réglementation européenne doit se montrer conciliante envers la profession. Pour ce faire, les chauffeurs de bus se voient ménager des amplitudes horaires et des temps de pause suffisants pour garder le maximum de concentration sur l’ensemble de leur journée de travail.
Amplitude et volume horaire quotidien d'un chauffeur de bus
Qu'est ce que l'amplitude horaire ?
Très concrètement, l’amplitude horaire mesure la durée comprise entre l’heure de la prise de service et celle de sa fin. Elle doit prendre en compte aussi bien le temps de travail que celui des pauses, quelle que soit leur durée, qui peuvent donc être plus ou moins étalonnées.
Dans le cas d’un service régulier, c’est-à-dire d’un itinéraire jalonné d’étapes précises et d’une fréquence de passage préétablie, rémunéré à tarif fixe, un chauffeur de bus dispose de 13 heures d’amplitude maximale. Les services occasionnels, effectués à l’initiative du conducteur lui-même ou d’un ordre de mission établi par un particulier ou une collectivité, peuvent être portés à 14 heures d’amplitude, sous conditions. Entre autres, entrent en ligne de compte la longueur du trajet prévu, sa durée totale et le nombre de passagers. À ce moment-là, un même bus ou car peut se voir affréter une équipe de plusieurs conducteurs, dont l’amplitude maximale se voit poussée à 18 heures.
Temps de travail au sein de l'amplitude
L’amplitude horaire ne correspond bien évidemment pas à la durée maximale de conduite autorisée, de bien moindre importance. Toujours d’après la réglementation européenne, les chauffeurs sont autorisés à conduire 9 heures par jour, ou 10 deux fois par semaine. Un même conducteur se voit contraint d’observer une pause d’au moins 45 minutes au bout de 4h30 de trajet, réduit à 4h dans le cadre d’un service effectué entre 21h et 6h du matin. En tout, la durée de travail quotidien effectif, incluant la conduite et l’entretien de l’autobus, ne doit pas dépasser 10 heures, ou jusqu’à 12 dans une limite de six fois sur douze semaines.
Quelle que soit la quantité d’heures de travail arrêtées au cours d’une même semaine, tout chauffeur de bus doit en tout cas observer un repos quotidien de 11 heures consécutives entre deux services. Une précaution d’autant plus importante dans le cas d’une succession de missions baladant le conducteur d’un bout à l’autre de la France. À chacun son propre degré d’implication ; pour autant, ces amplitudes demeurent obligatoires pour chaque détenteur d’une FIMO voyageurs en activité. Simple mesure de précaution, et de préservation pour les professionnels du secteur !